dimanche 15 mars 2015

↓ Tétraméron de Juan Carlos Somoza

Tétraméron est ma première rencontre avec Juan Carlos Somoza. Publié chez Actes Sud, c'est un recueil fantastique déguisé en roman (vite fait). La couverture est superbe ! 

En excursion scolaire dans un mystérieux ermitage aux abords de Madrid, une collégienne découvre Tétraméron, une société occulte qui se réunit une fois l’an pour raconter des histoires énigmatiques toutes plus terrifiantes – ou édifiantes – les unes que les autres. Après avoir écouté les contes cruels des quatre membres, elle devra relater le sien, rite initiatique obligé pour entrer dans ce cercle obscur et très privé ; et quitter pour toujours les rives de l’enfance.
Les histoires, hantées par la présence du péché, de la tentation, de la luxure et du Mal s’ouvrent les unes sur les autres telle une succession d’effrayantes matriochkas avant la révélation finale.

Annonçons la couleur, j'ai été déçue par cet ouvrage.

Tétraméron est un recueil, même si l'on découvre rapidement qu'en fait les nouvelles sont liées par l'histoire de Soledad. D'ailleurs, le sous-titre est bel et bien Les Contes de Soledad. Soledad c'est aussi la solitude en espagnol. La jeune fille est une adolescente effacée, qui se sent comme invisible. Là je dois dire que je m'y suis plutôt reconnue, j'étais cette fille dont on ne remarque ni la présence ni l'absence. Cela dit c'est pratique pour s'éclipser. Et c'est exactement ce que va faire Soledad à l'occasion d'une sortie scolaire, dont l'auteur nous prévient dès la première page qu'elle ne reviendra jamais. Dans la cave de l'ermitage qu'elle visite, elle se retrouve piégée avec quatre étranges personnages, qui tour à tour racontent des histoires fantastiques, horrifiques, oniriques. A la fin de chacune, elle devra enlever un vêtement...

Les premiers contes, bien que tout à fait étranges, sont quelconques. Le tout premier, sur la radioactivité, m'a esthétiquement plu, mais j'ai été déçue par une fin qui retombe comme un soufflet. Lors de la découverte des contes suivants, l'intérêt a du mal à être éveillé malgré "une belle image", surtout qu'on nous annonce des histoires qui marquent. Alors certes, un spermatozoïde géant, pourquoi pas, m'enfin bon.

Finalement, dans les trois derniers contes, j'ai enfin pu apprécier ma lecture. Mais c'est mince, sur neuf textes au total. J'ai aimé la dernière nouvelle, même si le passage de l'enfance à l'âge adulte se fait avec très peu de subtilité (mais avec pas mal d'humour noir).

Quant au texte de lien, je l'ai trouvé sympathique, les contes étant reliés par celui-ci, grâce à de petites allusions. Cela dit pour moi ça n'en fait pas un roman. Les personnages sont inquiétants voire cruels et Soledad est une fan de contes, bien qu'elle ne comprenne pas toute la symbolique de ce qui se dit (le lecteur non plus d'ailleurs, ce qui est dommage), et elle-même "auteure" à ses heures.

Somoza aborde des thèmes intéressants, le rapport entre l'art et la folie, ainsi que la perte de l'innocence, mais je n'ai pas été touchée plus que ça par ses nouvelles, pour certaines trop obscures et difficiles à décrypter, et d'autres pas assez (serais-je une emmerdeuse ?). Peut-être n'était-ce pas le bon titre par lequel commencer, aussi ne jugerai-je pas trop vite. Je pense donc à l'avenir essayer de le redécouvrir autrement. Si vous avez des conseils à ce sujet, laissez-moi un petit commentaire.

Pour résumer, Tétraméron de Juan Carlos Somoza publié chez Actes Sud est un recueil de nouvelles déguisé en roman autour du passage de l'enfance à l'âge adulte qui ne m'a pas convaincue. Tétraméron se veut une référence au Décaméron de Boccace, œuvre d'une centaine de nouvelles tragiques, pleines de débauche et d'érotisme. La plume est belle, mais je suis restée en dehors de certains textes tout en en trouvant d'autres peu subtils. Rencontre ratée !

D'autres avis sur la blogo : Gromovar, Anudar, My Inner Shelf, Lelf, Mes Imaginaires


Tétraméron
de Juan Carlos Somoza
Actes Sud - Février 2015
256 pages
Traduit de l'espagnol par Marianne Millon
Papier : 21,50€
Titre original : Tetrammeron - 2012

7 commentaires:

  1. De Somoza, je recommande la Dame no 13, un roman fantastique, dans tous les sens du terme.
    Zorglub

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  2. J'avais beaucoup aimé également de lui l'Appât, mais ce recueil-là n'a décidément pas l'air de plaire !

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  3. J'espère que tu ne resteras pas sur cette déception, ce serait vraiment dommage. J'ai été déçue aussi (d'autant plus que la couverture est superbe) et pourtant j'apprécie Somoza à la base. Je ne peux que t'encourager à tenter un autre titre (je vois qu'on t'en conseille quelques-uns en commentaire).

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    1. Je n'en resterai pas là, apparemment ce serait dommage, donc je note les titres qu'on me conseille bien sagement :p

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  4. La théorie des cordes,un de mes 5 romans préférés;attention,c'est franchement gore par momment.Ps:il sera au salon du livre de Toulon fin Septembre.

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