lundi 29 octobre 2012

↓ Robopocalypse de D. H. Wilson



Le pitch :
Un éminent scientifique a mis au point une intelligence artificielle qui dépasse de loin toutes ses espérances. Ce qu’il n’a pas prévu c’est que cette IA, un simple ordinateur à première vue, estime que l’homme est nocif pour la planète et a donc décidé de l’éliminer en utilisant le réseau à sa disposition : toutes les machines électroniques de la vie quotidienne mais aussi militaires…

Mon avis :
Robopocalypse de D. H. Wilson (un roboticien !) vient d'être publié au Fleuve Noir. Les droits ont déjà été achetés et le film est en route. Nous aurons donc droit à un Terminator en beaucoup moins bien.

Dans un futur proche, les robots font partie de la vie quotidienne. Les voitures conduisent toutes seules. Une IA plus puissante que les autres prend le contrôle de tous ces robots et les retourne contre les humains. Skynet style.

Je vais vous tuer par milliards et vous offrir l’immortalité.

Ce livre me fait en effet penser à un mix sans intérêt de -donc- Terminator, I, Robot, et World War Z. Pour ce dernier, il est clair que la construction narrative ne peut que rappeler le génial roman de Max Brooks : des témoignages permettent de reconstituer l'histoire par fragments, et surtout on connait la fin au début. Ce que Brooks a réussi avec brio, Wilson l'a complètement raté. Robopocalypse ne tient pas du tout la comparaison. (Peut-être plaira-t-il à ceux qui n'ont pas lu WWZ)

Au début de chaque chapitre, le "rapporteur" des témoignages (enregistrés par des machines au long de la Nouvelle Guerre) nous explique un peu ce qui va suivre et surtout nous sort à chaque fois (mais à CHAQUE fois) que c'est LE moment, LA personne qui a changé la face de la guerre. A force, c'est juste lourd, même si c'est probablement voulu (ou pas).

Certes, je dois avouer que certains chapitres sont réellement anxiogènes, un peu à la Planète Hurlante, notamment quand un jouet parle à une enfant, la menaçant et lui faisant bien comprendre que de toute façon personne ne la croira, ou encore quand un humain se cache dans un immeuble le lendemain de l'attaque des machines. De plus le style assez cinématographique est agréable.

Malheureusement la plupart du temps, ce roman est peu crédible. Cette fameuse IA, Archos, a une idée très précise de ce qu'elle veut faire, et pour cela ne peut détruire tous les humains. Elle invente même des camps de travail pour que les gens construisent des machines, alors quoi, c'est un genre d'automatisation du travail inversée ? En plus, les robots sont fainéants ET empotés : ils sont incapables de suivre les hommes dans la campagne...

Je ne vous parle pas des personnages importants qu'on croise trois fois et à qui on serait censé s'attacher, et puis les lieux sans intérêt dont on ne connait rien. Je continue à me demander : mais il est foutu comment ce camp indien pour que les robots ne puissent quasiment pas y accéder pendant des mois ? Il est juste au milieu de la forêt. Magique !

J’ai tué ma propre voiture de patrouille.
  
Je devrais peut-être tirer une balle dans la tête du livre.

Pour le reste du manque de crédibilité, je vous invite à lire la chronique éloquente de Gromovar très justement intitulée "Litératocalypse", mais attention, il a beaucoup spoilé le monsieur (pour vous permettre de gagner du temps : plus la peine de lire le bouquin).

Bref passez votre chemin. Pour vous dire, sur la fin, j'ai sauté des passages, je n'en pouvais plus. Et pourtant je suis bon public, vraiment. 

Pour résumer, Robopocalypse est un post-apo décevant et peu crédible. Je ne sais pas si l’auteur a voulu surfer sur la vague WWZ, si c’est le cas il aurait dû s’abstenir. Si ce n’est pas le cas, l'idée de départ était bonne, le résultat beaucoup moins. « Le prochain film de Steven Spielberg ». Youpi.


4 commentaires:

  1. Voilà qui à le mérite d'être clair.
    Avec ta chronique et celle de Gromovar,je passe mon chemin sans regrets.

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  2. Il était chroniqué dans le dernier Bifrost. Au vu de tes réactions en cours de lecture (et de la chronique de Gromovar que j'avais survolée à l'époque), je m'attendais à ce qu'ils descendent le bouquin en flèche (ils ne sont d'habitude pas tendre avec ce genre de livre). Ben en fait non : ils le conseillent même. Donc je reste intriguée.

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  3. C'est important de se faire son propre avis !
    Sinon pour Bifrost je suis rarement d'accord avec eux donc ça ne m'étonne pas.

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  4. Etrange, je me doutais de suite, dès que j'ai entendu parler de ce roman, de ce qui est écrit dans cet article. Et je suis certain que si je devais le lire je serais d'accord avec toi.
    En effet le lien avec World War Z est évident, et de plus l'auteur a également écrit un guide de survie. Quel hasard.

    Puis la promo grossière sur une possible adaptation cinématographique par Spielberg, d'ici 2014 me fait douter encore plus.

    En tout cas merci pour cet article qui me confirme que je ne devrai pas lire ce roman.

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