lundi 24 septembre 2012

↓ Les Faucheurs sont les anges d'Alden Bell

Le pitch :
Temple n’a aucun souvenir du monde avant la chute.
Du monde avant les zombies, avant les camps de survivants, avant les plaines de suie où tombent les vivants et se lèvent les morts.
Temple a quinze ans, mais le temps de l’innocence est depuis longtemps révolu. Seule face à la nature, à ses miracles et à sa sauvagerie, elle est pourtant décidée à profiter de ce que la vie peut encore lui offrir, et à découvrir ce que dissimule l’horizon.
Et derrière cette adolescente au coeur simple et dur, habitée par le désir d’être juste, se profile l’ombre de l’homme qui a juré de la tuer.

Mon avis :
Les Faucheurs sont les anges est un roman d'Alden Bell publié par Bragelonne en avril dernier. J'en ai beaucoup, beaucoup, beaucoup entendu parler, et comme je ne résiste pas à un post-apo, surtout zombie, j'ai fini par craquer.

Temple est une jeune fille de 15 ans, née dans ce monde post-apocalyptique dans lequel les zombies, qu'elle appelle limaces, sont partout. Fidèle au mode de vie des survivants guerriers plutôt que moutons, elle ne se sépare jamais de sa machette et bouge sans cesse, se posant parfois quelque temps avant de mieux repartir, chassée par les zombies ou par ses souvenirs. Sur la route, notre héroïne fera des rencontres qui changeront sa vie.

J'ai pas mal de choses à dire sur ce roman, que j'ai tantôt apprécié, tantôt moins.

L'originalité du récit repose sur un élément plus ou moins rare : tout se passe après l'apocalypse zombie, alors que dans la plupart des histoires du genre, on assiste à la transformation de l'humanité, la surprise des gens, etc... Ici, il s'est passé environ 25 ans, et de ce fait Temple est née dans ce monde, qui représente la normalité pour elle. Les zombies ne la choquent pas, ils font partie d'un tout. D'elle, le lecteur ne sait pas grand chose : orpheline, elle a autrefois été accompagnée par un "oncle" et par un petit garçon nommé Malcolm. L'on apprendra son passé tout au long du roman, par informations savamment distillées, ressort classique mais efficace.

Le tango des sacs à viande, dit-elle. Une foutue saloperie, voilà ce que c'est.

Le livre se compose de trois parties : deux sont à peu près égales, tandis que la dernière, courte, constitue la conclusion. J'ai eu du mal avec la première, qui s'avère ultra-classique dans le genre, et dont les rebondissements sont largement téléphonés. Temple rencontre des communautés qui survivent, des gens aimables et d'autres beaucoup moins, tue des zombies, mais aussi des vivants et se fait ainsi un ennemi mortel. Bon. La seconde partie est déjà moins conventionnelle, bien qu'on y trouve encore des moments prévisibles. Et pour tout vous dire, j'ai aimé ce doute que laisse planer la fin du roman.

Malgré ses 15 ans, Temple est très débrouillarde, ce à quoi l'on peut s'attendre de la part d'une adolescente née dans un monde pareil. Son point de vue est exempt de toute pollution du passé : elle appartient à ce monde, et considère que chaque créature a été conçue par Dieu, même les zombies, qui ont donc leur place. Elle ne leur en veut pas d'exister, ils sont là, c'est tout. Elle n'a pas la nostalgie de ce passé qu'elle ne connait pas. Pourtant, il m'a été difficile, voire impossible de m'attacher à elle.

Si l'on peut comprendre qu'elle ait mûri plus vite que la moyenne étant donnée la situation, elle se pose énormément de questions métaphysiques qui finissent par la rendre très peu crédible. Un peu comme Dawson, voyez, ils ont 15 ans mais se torturent les méninges comme des adultes de 50. Et puis je vous avoue, moi, Dieu par-ci, Dieu par-là, à un moment, ça me soûle.

Dieu est un dieu roublard.

Le récit ne manque pas de poésie, malgré les zombies en décomposition. Le côté road movie, les paysages, la découverte des États-Unis par l’œil neuf de Temple, tout cela concourt à nous faire voyager.

Les Faucheurs sont les anges peut faire penser à La Route. En effet, il y a un point de vue religieux, mais en beaucoup moins subtil et même si c'est bien écrit, on n'est pas au niveau d'un Cormac McCarthy. Sans compter que Les Faucheurs ne suscite pas autant d'émotion. 

Sur la forme, je n'ai pas aimé les dialogues sans tiret. Oui je ne suis pas très douée, dur de se concentrer pour en voir le début et la fin. 

J'apprécie énormément le titre du roman, Les Faucheurs sont les anges, il sonne bien. A ne pas confondre avec Les Faucheurs sont des anges, ce qui change la signification, surtout que c'est une citation biblique ! 

Côté couv', elle est dans des tons et les thèmes (immeuble en ruine, corbeaux, boue) que j'aime, mais fait trop Young Adult pour moi. Et alors la cerise sur le macdo, les 11 milliards de citations de journaux/sites qu'on se tape sur la couverture. Devant, derrière, encore un peu il y en aurait eu sur le dos (déconnez pas, je viens de vérifier pour être sûre). Je vais en reprendre des morceaux, pour le plaisir.

"Bell a créé une héroïne inoubliable" : Bof non pas vraiment.
Elle n'est pas attachante, et se pose trop de questions.

"Comme Je suis une légende, il deviendra un classique du genre" : Ou pas.
Il y a des trucs à pas dire, vraiment.

"Si vous avez aimé Le Passage de Justin Cronin, vous adorerez" : J'ai surkiffé Le Passage, et c'est sans comparaison avec ce bouquin. C'est du post-apo, mais on sent bien que le but recherché n'est pas le même. La flamme épique n'est pas là.

Pour terminer, je vous dirais que j'ai apprécié cette lecture, mais sans plus. ça se lit bien, en sautant éventuellement quelques lignes métaphysiques un peu prise de tête, mais je ne l'ai pas dévoré.


Les avis de Bibliomanu, Gromovar


Lecture n°10 dans le cadre du challenge Zombie Attack !
Dans ce livre, les zombies sont appelés : limaces, sacs à viande, gloutons et rampants.
Oui j'ai décidé de noter ça !

8 commentaires:

  1. Pas besoin que je le chronique, t'as dit EXACTEMENT tout ce que j'ai ressenti, religion gonflante, gamine pas attachante et tout et tout. Mais du positif quand même. Voilà :D

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  2. ça me rassure je dis pas que des conneries ou alors on est deux :D

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  3. Waouh, ils ont osé la comparaison avec le Passage, les nuuuls (oui, j'ai surkiffé le passage moi aussi).
    Rah mais non, hypra conventionnel - 1ère partie, j'ai noté - une fille que t'as envie de claquer. Et même si étant dans la SFFF, on évite de ne se baser que sur la couv', franchement j'ai du mal.
    Donc, j'ai compris, je passe mon chemin :) (huhu, merci de l'avoir lu pour moi)

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  4. C'est mon avis, à côté de ça Gromovar a aimé !

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  5. Je sais pas trop quoi en penser, j'ai lu le début (ils distribuaient les premières pages au salon du livre en mars), je suis partagée entre baffer l'héroïne et lire la suite xD. Bon de toute façon si je dois lire j'irais l'emprunter (vu que je suis un peu passée à côté de la Route oui je sais shame on me xD)

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  6. Bin finalement je me dis, je n'ai pas eu tellement envie de la claquer, mais pas non plus qu'il ne lui arrive rien, en gros c'est plutôt une certaine indifférence sur son sort

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  7. Pas d'accord avec ces commentaires ! Le livre est bon. La personnalité de l'héroïne ne plait pas à tous, soit ! Mais il faut la prendre telle qu'elle est : une nana perdue dans un monde en décomposition, et dont le seul but est la survie. Elle a vécu tant de choses qu'elle est devenue froide comme le marbre, c'est à dire : forte. Je ne la trouve pas très critiquable dans les conditions où elle vit.
    Ceci étant, ce n'est pas de la grande littérature non plus. Il faut considérer ce livre pour ce qu'il est : un livre de plage qui ne laissera pas un grand souvenir, mais qui nous aura fait passer un bon moment. Je n'ai pas regretté mon achat.
    Mais bien sûr, cela n'est pas du tout du niveau du Passage, qui est plusieurs crans au dessus, avec un vrai style littéraire, fourni et puissant (qui m'a fait penser à Stephen King).

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    1. Heureusement, chacun ses goûts et son avis ;-)
      Cela dit je ne pense pas que cela ait été écrit comme un roman de plage. Pas assez léger !
      A bientôt !

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